Une pandémie, c’est « une fois tous les cent ans », nous dit-on. C’est un peu comme les tremblements de terre, dans notre région, tous les cents ans. Manque de chance, il a fallu que cela tombe sur nous ! Nous aspirions pourtant à la paix et la tranquillité. Voici un virus qui risque de tuer plus d’Américains que ne l’a fait la Seconde guerre mondiale. A titre d’illustration, le nombre de soldats américains tués lors de la Seconde guerre mondiale est évalué à 400 000. Pour l’instant, le coronavirus a fait plus de 160.000 morts en Amérique et la liste n’est pas malheureusement pas encore terminée. C’est une guerre sans armes, ni bombardements, mais les deuils se multiplient par milliers. Quelle désolation.
Au-delà de ce triste bilan humain, c’est aussi une course accélérée à la déshumanisation que cette pandémie nous fait vivre. Les avancées technologiques foudroyantes nous avaient conduits à nous adresser à des machines et à scruter des écrans d’ordinateurs pour obtenir des services toujours plus rapides et moins chers. Aujourd’hui, le corona nous empêche de nous approcher des autres, nous masque notre visage, nos expressions et nos sourires, nous interdit une simple bise à la française ou bien un « hug » à l’américaine. Quelle misère ! La culture et le spectacle agonisent, le tourisme et l’aviation se sont effondrés. Mais supermarchés et hôpitaux tournent à pleine cadence : c’est l’économie de la survie. Manger et être soigné. Voilà que le nouveau Messie que nous attendons prochainement viendra sous la forme d’un vaccin. Quelques gouttes de liquides dans une seringue. Alors, ce jour-là, nous apprécierons de nouveau les gestes de tendresse, la joie de circuler, de voyager, de découvrir, de se déplacer en toute liberté. Nous n’aurons plus peur de l’autre, nous n’aurons plus cette crainte d’une éventuelle proximité. Ce jour-là, je serai là. Je vous attendrai.